Il est difficile d’établir avec précision l’origine du Võ (l’art martial vietnamien).
Les historiens ont cependant découvert dans le Nord du Vietnam, des peintures rupestres, des objets, qui nous permettent de situer ses origines à plus de 3000 ans avant Jésus-Christ.
L’empereur Hung Vuong Ier est généralement honoré comme fondateur de l’art martial Vietnamien, car c’est sous sa dynastie (2789 –288 av. J.C), que l’art martial, la médecine et la philosophie se structurèrent. Durant la période de 111 av. J.C. à 906 après J.C., le peuple vietnamien dut faire face à de nombreuses invasions ce qui redonna un certain essor à l’art martial, l’art militaire. Cet art martial fut sans cesse perfectionné au cours de diverses périodes durant lesquelles le Vietnam dut affronter d’autres envahisseurs, s’imprégner d’autres cultures, jusqu’à un passé, pas si lointain, ou l’enseignement et la pratique de l’art martial furent même interdits.
Ce n’est qu’en 1938, grâce à l’œuvre du maître Nguyễn Lộc, que les arts martiaux vietnamiens retrouvèrent leur place dans l’histoire du peuple vietnamien.
Maître Nguyễn Lộc
(1912 – 1960)
Maître Nguyễn Lộc naquit en 1912 à Huu Bang, Ha Tay au nord du Vietnam. Dès son plus jeune âge, il se passionna pour les arts martiaux et la philosophie. Après avoir acquis les bases de l’art martial, il partit sur les conseils de son maître sillonner le Viêtnam afin de parfaire ses connaissances auprès des plus grands maîtres, découvrant au cours de son périple d’innombrables documents anciens jusqu’à lors dispersés ou oubliés.
Dès 1938, il commença la codification et la structuration des techniques, recruta des disciples et créa le mouvement Vo Vietnam. Sept ans plus tard à Hanoi, le maître présenta officiellement le mouvement Vovinam Viêt Vo Dao et commença à dispenser son enseignement au grand public. Avant de s’éteindre à Saigon en 1960, il désignera Me Lê Sang comme son successeur.
Maître Le Sang
1920-2010
Successeur testamentaire du Grand Maître Nguyễn Lộc, avec qui il commença à pratiquer le Vovinam dès 1940, Maître Le Sang fut pendant longtemps le doyen mondial du Vovinam et porta le titre de Patriarche.
Figure charismatique, Maître Le Sang, entouré des maîtres les plus hauts gradés et les plus proches du fondateur, entrepris dès les années 60 de continuer l’œuvre du maître fondateur, donnant notamment plus d’importance à l’aspect philosophique de l’art martial vietnamien. Me Le Sang nous a malheureusement quittés en 2010.
Le Vovinam en Europe
Au début des années 1970, beaucoup de Vietnamiens s’installèrent en Europe, emportant avec eux leurs connaissances de l’art martial vietnamien.
Sous l’impulsion de quelques maîtres résidant en France, diverses écoles virent ainsi le jour, présentant des styles différents, issus le plus souvent d’écoles sino-vietnamiennes.
Toutefois et même si certaines de ces écoles subsistent encore de nos jours, le mouvement « Vovinam Viet Vo Dao » tel qu’il fut créé par le Maître fondateur Nguyễn Lộc commença très tôt à s’imposer et connaît actuellement le plus fort développement.
La Fédération Suisse de Vovinam Viêt Vo Dao (FSVVN) fut créée en 1976 à Genève. Son siège est à Chavannes-de-Bogis dans le canton de Vaud.
La FSVVN est membre de la « Fédération Mondiale de Vovinam VietVoDao« .
Pratiquer, progresser:
Le Vovinam Viet Vo Dao se pratique en kimono de couleur bleue dénommé « Vo-Phuc » se composant d’un pantalon, d’une veste et d’une ceinture nouée autour de la taille.
La première ceinture de couleur bleue accompagnera le pratiquant durant plusieurs années tout au long de sa période d’apprentissage allant de l’initiation au 3e Câp (degré). Ensuite, les candidats ayant réussi l’examen leur permettant d’accéder au grade de ceinture noire, échangeront leur ceinture bleue contre une ceinture jaune ou noire, qui du 1er au 3ème dang correspond aux titres respectifs, d’assistant, instructeur, professeur. A partir du 4ème dang , on devient maître stagiaire, et au 5ème dang on reçoit une ceinture rouge et le titre de maître.
Pour chaque grade, les programmes d’enseignement et d’examen sont codifiés. Dans la notation, la conduite prime sur les aptitudes physiques et, de plus, chaque candidat doit présenter une épreuve par écrit et un mémoire pour les ceintures noires.
Les techniques
Le Vovinam Viet Vo Dao se distingue non seulement par sa profonde philosophie mais aussi par la richesse et la cohérence de son programme technique. Alors que d’autres arts martiaux se sont parfois spécialisés dans un registre limité de combat, afin de pouvoir les pratiquer dans un cadre sportif ou en tant que discipline olympique, le Vovinam Viet Vo Dao fait appel à un grand nombre de techniques.
Citons par exemple, les techniques de base (Ky thuat can ban), les tactiques de combat (Chien luoc), les contre-attaques (Phan don), les chutes et roulades (Lan Lon ), les clés (Khoa go), la lutte traditionnelle (Vat), les projections (Don chan) et les combats imaginaires (Quyen) ou encore les armes traditionnelles : sabre, épée, bâton, nunchaku (Long gian).L
Thérapie
Le Vovinam Viet Vo Dao comporte aussi toute une série de techniques régénératrices et thérapeutiques, et peut être abordé aussi bien par les enfants, qui bénéficient d’un entraînement particulier, que les femmes qui le pratiquent avec souplesse et beauté.